
Lettre n°52 ā Mercredi 19 Juin 2024
Cher Lecteur, ChĆØre Lectrice,
Je suis heureux de te retrouver pour une nouvelle édition de ma Newsletter pour évoquer un sujet sensible mais très intéressant : l'utilisation des bénéfices des sociétés.
Vincent Lequertier, gƩrant de fonds senior chez WeSave te parlera de dividendes, de rachats d'actions, d'investissements, de bƩnƩfices ainsi que leurs avantages et dƩfauts respectifs, d'un point de vue financier et sociƩtal.
Tu retrouveras aussi Valentin Aufrand sur la politique monƩtaire de la Fed.
Enfin, je te laisse avec des photos de mon Grand Chelem des interviews, plateaux tƩlƩvisƩs et repas avec mes partenaires.
J'ai tout donnƩ et je suis certain que mes interviews vont vous plaire.

Les grandes lignes (19 min de lecture)
š° La rĆ©partition des bĆ©nĆ©fices
šļø La Martingale #218 : Les crises se multiplientĀ : vive les crises ?
šŗ BullshitomĆØtre : Les USA Ć©chapperont Ć la rĆ©cession - FAUX
š Où en est la Fed ?

š Le meme Ć faire tourner

Traduction : Les gens à mon âge / Moi
Ce weekend, 2 caps viennent d'être franchis sur mes réseaux sociaux : les 17 000 abonnés sur LinkedIn et le double sur Instagram.
š Merci d'ĆŖtre toujours plus nombreux Ć me suivre.
š° La rĆ©partition des bĆ©nĆ©fices
par Vincent Lequertier
La question du pouvoir dāachat devient centrale, et le dĆ©bat sāintensifie autour de lāutilisation faite par les entreprises de leurs bĆ©nĆ©fices, en particulier les versements de dividendes et les rachats de leurs propres actions, comprimant dāautant la quote-part potentiellement perƧue par les salariĆ©s. Ce sujet est dāautant plus pressant que le Ā« socialement responsable Ā» est aujourdāhui une prĆ©occupation croissante, y compris pour les dirigeants dāentreprise, et que ces pratiques Ā« capitalistes Ā» semblent ĆŖtre en totale contradiction avec certains discours tenus.
š Essayons de proposer ici une analyse objective de ces pratiques financiĆØres et de leurs impacts sur lāĆ©conomie et sur lāĆ©pargne.
Rappel prƩalable : que recherche une entreprise ?
Cette question peut sembler naĆÆve, mais elle est en rĆ©alitĆ© probablement au cÅur mĆŖme de la polĆ©mique en cours sur les versements de dividendes et les rachats dāactions, car on ne peut juger les choix des dirigeants des sociĆ©tĆ©s quāĆ lāaune des finalitĆ©s du projet Ć mettre en Åuvre.
La rentabilité financière : réaliser des bénéfices, afin de survivre et de croître.
La satisfaction du clientĀ : prĆ©server et amĆ©liorer la satisfaction du client pour le fidĆ©liser et pour conforter la rĆ©putation de lāentreprise.
InnoverĀ : amĆ©liorer constamment la qualitĆ© des produits et des services existants, mais aussi en dĆ©velopper de nouveaux, afin de prĆ©server ou dāaccroĆ®tre ses parts de marchĆ©.
Gagner en productivitĆ© et ĆŖtre flexibleĀ : sāadapter aux Ć©volutions du marchĆ©, aux nouvelles technologies, aux changements rĆ©glementaires⦠tout en amĆ©liorant les processus opĆ©rationnels, ceci afin de minimiser les coĆ»ts et de maximiser les ressources disponibles.
Asseoir lāimage de marqueĀ : une image de marque positive permet de rassurer les fournisseurs, dāattirer les clients, mais aussi de sĆ©duire des employĆ©s compĆ©tents.
Attirer les talentsĀ : crĆ©er un environnement professionnel favorable afin dāattirer et de conserver les meilleurs employĆ©s.
Responsabilité sociale et environnementale : adopter des pratiques responsables sur le plan social et environnemental pour répondre aux attentes des parties prenantes (clients, fournisseurs, employés) et contribuer positivement à la société.
Ces quelques rappels (la liste est loin dāĆŖtre exhaustive !) illustrent Ć quel point les objectifs sont nombreux, souvent difficiles Ć atteindre, mais surtout rarement conciliables et mĆŖme parfois antinomiques.
š° Le dirigeant dāentreprise doit donc procĆ©der Ć de trĆØs difficiles arbitrages, sachant que sa rĆ©munĆ©ration personnelle dĆ©pend gĆ©nĆ©ralement de lāatteinte dāindicateurs de performance (KPI) portant sur plusieurs de ces objectifs.
Pour rĆ©aliser ces objectifs, il faut des capitaux, et mĆŖme souvent beaucoup de capitaux. Au-delĆ de lāapport financier initial des fondateurs, lāentreprise emprunte gĆ©nĆ©ralement auprĆØs des banques et, si elle y a accĆØs, auprĆØs des marchĆ©s financiers (cf. emprunts obligataires). Mais les crĆ©anciers exigent rapidement des garanties de la sociĆ©tĆ©, sous peine de faire sāenvoler le coĆ»t du crĆ©dit, ou bien mĆŖme de lui refuser le prĆŖt. Cāest pourquoi il faut procĆ©der en parallĆØle Ć des augmentations de capital afin de constituer un matelas dāactifs (i.e. les capitaux propres) rassurant les crĆ©anciers. Afin de motiver ces apporteurs de capitaux complĆ©mentaires, prenant potentiellement le risque de voir leur investissement intĆ©gralement disparaĆ®tre, lāentreprise leur laisse entrevoir 2 principales sources de rĆ©munĆ©ration :
la progression de la valeur de lāaction acquise,
lāencaisse de dividendes si les rĆ©sultats de lāactivitĆ© le permettent.
Lāatteinte des divers objectifs de la sociĆ©tĆ© ne pourraient donc tout simplement pas avoir lieu sans la « satisfactionĀ Ā» sur la durĆ©e des actionnaires sur ces deux points, cāest pourquoi les rachats dāactions et les versements de dividendes sont si importants.

Versements de dividendes et rachats dāactions : des stratĆ©gies complĆ©mentaires.
Le cours dāune action reflĆØte tout dāabord les bons et les mauvais choix faits par lāentreprise dans le passĆ©, et lui ayant permis de rĆ©aliser des bĆ©nĆ©fices ou bien de subir des pertes. Mais le cours de lāaction reflĆØte aussi la perception quāont les investisseurs de son potentiel et de ses risques Ć venir. Autrement dit, le prix de lāaction est fonction du passĆ©, ce qui est une donnĆ©e objective, mais aussi de lāavenir, qui est une Ā« spĆ©culation Ā» sur son potentiel. Cette valorisation thĆ©orique de la sociĆ©tĆ© se rĆ©partit entre ses divers propriĆ©taires que sont les actionnaires, en fonction de la fraction du capital dĆ©tenue par chacun.
Lorsque la sociĆ©tĆ© dĆ©cide de procĆ©der au rachat dāune partie de ses actions, cela signifie que les actionnaires ayant dĆ©cidĆ© de conserver leurs actions disposeront alors mĆ©caniquement dāune fraction plus importante de la sociĆ©tĆ© (on parle alors de « relutionĀ Ā») : mĆŖme si le bĆ©nĆ©fice de lāentreprise ne change pas, on augmente le bĆ©nĆ©fice par action !
Le rachat dāaction a ainsi deux effets favorables : exercer une pression acheteuse sur le titre, et donc de soutenir son prix, mais aussi accroĆ®tre la part du capital dĆ©tenu par les actionnaires restants investis, amĆ©liorant dāautant certains indicateurs de valorisation.
š” PrĆ©cisons que le cas que nous dĆ©crivons dans cette analyse est celui où les actions sont annulĆ©es par lāentreprise aprĆØs leur rachat, car lāentreprise peut aussi les utiliser pour procĆ©der Ć une attribution gratuite dāactions Ć ses salariĆ©s, ce qui est mĆŖme frĆ©quent (notamment pour les sociĆ©tĆ©s en forte croissance) !
Le dirigeant de lāentreprise peut Ć©galement trouver deux atouts stratĆ©giques majeurs Ć ces rachats dāactions : limiter ainsi lāinfluence de certains investisseurs activistes potentiellement dĆ©stabilisants pour la stratĆ©gie quāil souhaite dĆ©ployer, ou bien encore permettre de se protĆ©ger dāune Ć©ventuelle offre de rachat hostile (Offre Publique dāAchat, payĆ©e en cash, ou Offre Publique dāĆchange, payĆ©e par Ć©change de titres boursiers). Sans mĆŖme parler de ces situations inamicales, rĆ©duire le nombre dāactionnaires facilite gĆ©nĆ©ralement le dialogue entre le management de lāentreprise et ses dĆ©tenteurs, pouvant favoriser lāadhĆ©sion au projet du dirigeant. Implicitement, le rachat dāactions envoie aussi un message de confiance dans la situation financiĆØre du groupe et dans ses perspectives dāactivitĆ©, ce qui peut ĆŖtre favorable pour le cours de lāaction.
La question de la fiscalitĆ© est aussi souvent dĆ©terminante pour la dĆ©cision de procĆ©der Ć des rachats dāactions car lāactionnaire restant au capital ne matĆ©rialise aucune plus-value Ć cette occasion, et nāest donc pas taxĆ© dessus : son patrimoine est donc optimisĆ© fiscalement grĆ¢ce Ć cette pratique. Pour ce qui est de lāactionnaire choisissant pour sa part de cĆ©der ses titres Ć lāentreprise lors du programme de rachat dāactions, bien quāĆ©tant en consĆ©quence fiscalisĆ© sur la plus-value, il y trouvera lāavantage de pouvoir disposer de nouveau librement de ses capitaux, lui permettant par exemple de rĆ©investir ces sommes dans un projet plus prometteur encore : les rachats dāactions facilitent la circulation des capitaux dans lāĆ©conomie.
Lāentreprise procĆ©dant Ć des rachats dāactions doit toutefois rester vigilante Ć maintenir un juste Ć©quilibre entre le capital restant et les dettes contractĆ©es, puisque les crĆ©anciers sont attentifs aux garanties offertes et Ć la trĆ©sorerie restant disponible.



Le dirigeant dāentreprise, afin de sĆ©duire puis de fidĆ©liser les apporteurs de capitaux que sont les actionnaires, dispose dāun autre instrument financier puissant et complĆ©mentaire du rachat dāactions : le versement du dividende.
Dans ce cas de figure, la sociĆ©tĆ© dĆ©cide de distribuer de maniĆØre rĆ©guliĆØre (versement gĆ©nĆ©ralement trimestriel ou annuel) une partie de ses bĆ©nĆ©fices (parfois mĆŖme lorsquāelle fait des pertes !) aux actionnaires, sous forme de paiements en espĆØces ou bien de nouvelles actions attribuĆ©es aux actionnaires. Parce quāil sāagit pour lui dāun revenu, lāactionnaire est alors fiscalisĆ© sur ces montants perƧus en cash.
š” Le taux de distribution du dividende est le rapport entre les dividendes versĆ©s et les bĆ©nĆ©fices de lāentreprise, et cāest la dynamique de ce taux sur la durĆ©e qui est scrutĆ©e de prĆØs par les actionnaires.
En effet, alors que le rachat dāactions est clairement un processus discrĆ©tionnaire, pouvant ĆŖtre suspendu ou stoppĆ© Ć volontĆ© par lāentreprise, le versement du dividende est un sujet sensible pour les actionnaires, car nombreux sont ceux comptant sur ces capitaux pour assurer une partie de leur train de vie. Certains actionnaires ou fonds dāinvestissements ont mĆŖme pour stratĆ©gie systĆ©matique de privilĆ©gier les valeurs de Ā« rendement Ā» dans leurs allocations, preuve de lāimportance du dividende Ć leurs yeux et, ce faisant, ils soutiennent les cours de lāaction par leurs achats rĆ©guliers ! Verser un dividende est un signe implicite de bonne santĆ© financiĆØre envoyĆ© par lāentreprise Ć la communautĆ© des investisseurs, cāest pourquoi le fait de suspendre ou de diminuer le dividende est gĆ©nĆ©ralement sanctionnĆ© par une violente chute du cours de lāaction.
Une diffĆ©rence importante entre le rachat dāaction et le versement du dividende est que dans le premier cas les capitaux mobilisĆ©s sont exclusivement allouĆ©s Ć lāachat des actions de la sociĆ©tĆ© elle-mĆŖme, alors quāavec le versement du dividende, cāest lāactionnaire qui dĆ©termine librement le rĆ©emploi de ces fonds. Si lāactionnaire espĆØre Ć©videmment sāenrichir par la progression du titre en bourse, la contribution du dividende reste en fin de compte essentielle Ć la performance finale.
Le CAC40 illustre parfaitement ce propos puisque cāest un indice boursier ayant la particularitĆ© dāĆŖtre valorisĆ© sans les dividendes et sa performance est incomparablement supĆ©rieure en rĆ©intĆ©grant les dividendes : depuis son origine (31 dĆ©cembre 1987), +589% dans un cas contre +1461% dans lāautre !



Les implications de ces 2 stratĆ©gies sur lāĆ©conomie et sur les allocations dāactifs
Les versements de dividendes et les rachats dāactions peuvent bien Ć©videmment faire lāobjet dāintenses et trĆØs souvent justifiĆ©s dĆ©bats moraux et sociĆ©taux, mais lāobjet de cette Ć©tude est dāapporter un Ć©clairage aussi impartial que possible sur ce sujet. Tout dāabord, quelques chiffres, issus principalement de 2 Ć©tudes de Janus Henderson :Ā
Les rachats dāactions dans le monde sāĆ©levaient Ć 1305 Mds $ en 2022.
Les versements de dividendes dans le monde sāĆ©levaient Ć 1560 Mds $ en 2022.
Fin 2022, le cumul des 2 stratégies représente 2,91% de la capitalisation boursière des actions mondiales (MSCI all world), et 2,86% du PIB mondial.
Les stratĆ©gies de versements de dividendes sont stables durant la derniĆØre dĆ©cennie (1,50% du PIB en moyenne), alors que les rachats dāactions sont plus versatiles (0,93% du PIB en moyenne) du fait du caractĆØre discrĆ©tionnaire de cette stratĆ©gie.
La pratique des rachats dāactions monte clairement en puissance durant les derniĆØres annĆ©es, pour dĆ©sormais presque Ć©galer les versements de dividendes.


Ces donnĆ©es permettent dāavancer quelques observations :Ā
En % du PIB, les versements de dividendes sont stables, il nāy a donc pas de biais Ā« capitaliste Ā» additionnel notable durant les derniĆØres annĆ©es : lāampleur des montants de dividendes peut choquer, mais elle doit ĆŖtre relativisĆ©e par rapport au rythme de progression trĆØs similaire du PIB mondial !
Les stratĆ©gies de rachats dāactions montent en revanche clairement en puissance, et cāest alors de ce cĆ“tĆ©-lĆ quāil faut porter son attention et ses critiques Ć©ventuelles : faut-il les rĆ©guler (montants maximums ou bien en %), les encadrer (contraindre Ć un partage en parallĆØle avec les salariĆ©s), les fiscaliser plus⦠?
Si la dĆ©formation Ā« capitaliste Ā» provient surtout des rachats dāactions et que lāon souhaite opĆ©rer un rƩƩquilibrage en faveur des salariĆ©s (notamment du fait du caractĆØre discrĆ©tionnaire de ces capitaux), il faut se souvenir que les entreprises sont confrontĆ©es Ć une intense concurrence, souvent mondiale, et quāune hausse de la rĆ©munĆ©ration affecte trĆØs directement leur compĆ©titivitĆ© et donc leur potentiel de long terme !
En observant les statistiques dāĆ©volution des profits des entreprises amĆ©ricaines en % du PIB, on constate que les profits reprĆ©sentent une part croissante du PIB (10,6% contre une moyenne Ć 8,4% depuis 1960), mais avec beaucoup de volatilitĆ© depuis 20 ans, et des niveaux qui restent infĆ©rieurs aux 11,4% atteints en 1965 : difficile dāen tirer une conclusion dĆ©finitive sur lāĆ©ventuelle financiarisation des Ć©conomies.
La question de lāenrichissement via les actions dĆ©passe largement les seuls aspects des versements de dividendes et des rachats dāactions, le principal sujet Ć©tant plutĆ“t celui des diffĆ©rences de dĆ©tention : inĆ©galitĆ©s initiales de patrimoine, disparitĆ©s gĆ©nĆ©rationnelles, capacitĆ© dāĆ©pargne trĆØs variable selon les mĆ©nages, ĆŖtre salariĆ© dāune PME avec seulement son salaire et ses primes ou bien travailler pour un grand groupe ayant une politique dāactionnariat salariĆ©, degrĆ© dāaversion pour le risque financier et donc pour les actions, existence ou non de fonds de pensionsā¦
Ces 2 stratĆ©gies permettant Ć leurs actionnaires dāobtenir du cash (cf. vendeur des actions rachetĆ©es par la sociĆ©tĆ©, et celui encaissant un dividende en espĆØces), les capitaux ainsi libĆ©rĆ©s peuvent circuler librement entre les entreprises et vers des projets dāinvestissements trĆØs variĆ©s (dāautres secteurs dāactivitĆ© par exemple), mais aussi entre classes dāactifs (vers les obligations par exemple), ou contribuent Ć la consommation courante du mĆ©nage : les actionnaires ne sont pas les seuls Ć en profiter !
Limiter ou interdire ces 2 stratĆ©gies financiĆØres aurait probablement pour consĆ©quence dāentraĆ®ner une fuite des capitaux vers lāĆ©tranger et dāappauvrir structurellement le pays, faute de moyens financiers pour la recherche, lāinvestissement industrielā¦
Puisque les capitaux ainsi libĆ©rĆ©s peuvent circuler librement dans lāĆ©conomie, ils peuvent aussi ĆŖtre dĆ©pensĆ©s ou ĆŖtre rĆ©investis Ć lāĆ©tranger : leur effet sur lāemploi national est trĆØs incertain, dĆ©pendant en fin de compte de lāattractivitĆ© Ć©conomique, financiĆØre, fiscale⦠du pays.
Ces 2 stratĆ©gies sont particuliĆØrement dĆ©veloppĆ©es aux Ćtats-Unis et cela nāempĆŖche pas la croissance Ć©conomique du pays dāy ĆŖtre forte : ce nāest donc pas un obstacle Ć lāinnovation ou bien la preuve dāun manque de projets industriels de lāentreprise.


Pour ce qui est de lāĆ©pargne, certaines rĆ©flexions ou stratĆ©gies nous semblent pouvoir ĆŖtre proposĆ©es :Ā
Le versement dāun dividende nāest pas indispensable Ć la bonne tenue dāun titre en bourse ou au succĆØs de lāentreprise : Alphabet (ex Google) nāen a JAMAIS versĆ©.
Le rachat dāactions nāest pas indispensable Ć la bonne tenue dāun titre en bourse ou au succĆØs de lāentreprise : Tesla nāen a JAMAIS fait.
Ces 2 stratĆ©gies amĆ©liorent toutefois significativement la performance finale de lāinvestissement en actions sur la durĆ©e, mais les statistiques aboutissant Ć ces conclusions sont bĆ¢ties sur un contexte de taux dāintĆ©rĆŖts bas ou bien dont le rendement diminue depuis des dĆ©cennies, ce qui peut en fausser les conclusions.
Au vu de lāactuelle rĆ©munĆ©ration du monĆ©taire, lāentreprise peut avoir intĆ©rĆŖt Ć placer sa trĆ©sorerie plutĆ“t que de lāemployer Ć ces 2 pratiques, et les stratĆ©gies de Ā« rendement Ā» via le dividende ont une alternative dĆ©sormais crĆ©dible au travers des obligations : le rendement des obligations amĆ©ricaines Ć 10 ans est de 4,88% contre 2,18% pour celui des dividendes du S&P500.
Les stratĆ©gies financiĆØres consistant Ć rĆ©duire son exposition aux actions Ć mesure que lāon vieillit (dĆ©sensibilisation au risque) impliquent que lāon profite de moins en moins des bĆ©nĆ©fices de ces 2 stratĆ©gies, et la dynamique dĆ©mographique dans le monde aura des consĆ©quences Ć lāavenir !
LāĆ©pargnant voulant privilĆ©gier les stratĆ©gies de dividendes aura intĆ©rĆŖt Ć sāexposer en prioritĆ© aux indices amĆ©ricains et europĆ©ens (respectivement 46% et 25% du total des capitaux en 2022).
LāĆ©pargnant voulant privilĆ©gier les stratĆ©gies de dividendes aura intĆ©rĆŖt Ć sāexposer en prioritĆ© aux indices boursiers ayant beaucoup de financiĆØres, dāĆ©nergie et de technologie (respectivement 25%, 12% et 10% du total des capitaux en 2022).
LāĆ©pargnant voulant privilĆ©gier les stratĆ©gies de rachats dāactions aura intĆ©rĆŖt Ć sāexposer en prioritĆ© aux indices amĆ©ricains et europĆ©ens (respectivement 76% et 16% du total des capitaux en 2022).
LāĆ©pargnant voulant privilĆ©gier les stratĆ©gies de rachats dāactions aura intĆ©rĆŖt Ć sāexposer en prioritĆ© aux indices ayant beaucoup de technologies et financiĆØres (respectivement 22% et 19% du total des capitaux en 2022).


Conclusion :Ā
Le rendement du monĆ©taire et des obligations ayant retrouvĆ© des niveaux Ć©levĆ©s, mais aussi du fait de lāhostilitĆ© populaire Ć lāencontre de ces pratiques « capitalistesĀ Ā», cela prĆ©figure-t-il la fin de lāĆØre glorieuse des versements de dividendes et des rachats dāactions en bourse ?
Cette thĆØse nous semble trĆØs peu probable, mais les rachats dāactions, du fait de leur caractĆØre discrĆ©tionnaire, pourraient ĆŖtre moins dynamiques durant les prochains trimestres.
UtilisĆ©s judicieusement, ces deux dispositifs financiers crĆ©ent de la valeur Ć long terme pour toutes les parties prenantes. Loin dāĆŖtre obsolĆØtes, ils devraient continuer dāĆŖtre intĆ©grĆ©s dans la stratĆ©gie financiĆØre des entreprises, et il serait bon que lāensemble de la population, au travers de lāactionnariat salariĆ©, de fonds de pensions⦠soit mieux associĆ©e Ć leurs contributions favorables.
š¦ Retrouvez Vincent Lequertier sur Twitter @VLequertier
šļø La Martingale #218 : Les crises se multiplientĀ : vive les crises ?
Quel plaisir de retrouver Matthieu Stefani sur le podcast de La Martingale pour le 3ĆØme passage de ma carriĆØre.

Au programme...
Quels sont les 2 types de crises économiques ?
Quels fondamentaux maintenir en période de crise ?
Lump sum vs DCA : quelle stratégie adopter quand tout se casse la figure ?
La rĆ©partition dāun portefeuille Ć©quilibré ?
Lāor est-il vraiment une valeur refuge en cas de crise Ć©conomiqueĀ ?
Mon avis sur les fonciĆØres immobiliĆØresĀ ?
Ma liste des meilleurs influenceurs Ć suivre.
Ć retrouver sur :
šŗ BullshitomĆØtre : Les USA Ć©chapperont Ć la rĆ©cession - FAUX
Retrouvez mon passage sur BFM Business pour parler de rƩcession et comment en protƩger son portefeuille.
š Où en est la Fed ?
par Valentin Aufrand
La RƩserve fƩdƩrale a maintenu mercredi son taux de rƩfƩrence dans une fourchette comprise entre 5,25 % et 5,5 %, une dƩcision qui Ʃtait largement attendue.
Après les revers enregistrés au début de l'année, les derniers chiffres de l'inflation ont montré une amélioration, a déclaré le président de la Fed, Jerome Powell, lors d'une conférence de presse. "Nous avons fait d'assez bons progrès en matière d'inflation", a-t-il déclaré. Pour réduire les taux d'intérêt, "nous aurons besoin de voir plus de bonnes données".
De nouvelles projections économiques ont montré que 15 responsables sur 19 s'attendent à ce que la Fed réduise ses taux cette année, ce groupe étant à peu près divisé entre une ou deux baisses de taux. Toutefois, les opérateurs continuent de parier sur deux baisses de taux cette année. Selon les données du CME Group, les contrats à terme sur les taux d'intérêt ont récemment montré que:
62 % de chances que la Fed réduise ses taux au moins deux fois d'ici la fin de l'année. Ce chiffre est inférieur aux 69 % enregistrés plus tÓt dans la journée, juste après la publication d'un rapport sur l'inflation plus froid que prévu, mais supérieur aux 52 % enregistrés mardi.
Les opérateurs s'attendent à ce que la Fed procède à une première réduction en septembre et à une seconde lors de sa réunion de décembre.
Je pense qu'il y a plus de chances que les taux directeurs soient davantage rĆ©duits que lāinverse, car je m'attends Ć une impulsion dĆ©sinflationniste plus importante au cours des prochains mois.
La dƩcƩlƩration de l'inflation des loyers et des vƩhicules devrait s'accƩlƩrer selon des indicateurs avancƩs en provenant de Zillow, AppartmentList et du BLS (pour les prix des logements) et l'indice Manheim Used Vehicle Value (pour les prix des vƩhicules).

Les prix de l'Ć©nergie devraient Ć©galement aider Ć attĆ©nuer lāinflation, car les prix de l'essence sont en baisse depuis la mi-avril, ce qui devrait faire pression sur les prix des billets d'avion et les services de restauration, deux composantes de lāindice PCE core. La baisse des prix des produits alimentaires et la dĆ©cĆ©lĆ©ration des prix des services de restauration devraient Ć©galement soutenir la dĆ©sinflation.
Si le scĆ©nario dāune dĆ©sinflationniste plus forte se concrĆ©tise, elle devrait ĆŖtre positive pour les actifs Ć risque et les obligations. Dans la sphĆØre des actions, nous pourrions assister Ć une rotation vers les valeurs cycliques, les petites capitalisations et les valeurs de rendement.
Les donnĆ©es sur le chĆ“mage seront Ć©galement dĆ©terminantes dans les prochains mois. La projection mĆ©diane du taux de chĆ“mage par les membres du FOMC est de 4,0 % en 2024 (chiffre atteint en mai). Tout chiffre supĆ©rieur pourrait inciter certains membres du FOMC Ć se montrer plus dovish. Dans ce cas, ce scĆ©nario Ć©galement positif pour les obligations, mais nĆ©faste pour les actions en raison du risque augmentĆ© de āhard-landingā.

š¦ Retrouve Valentin Aufrand sur Twitter @ValentinAufrand.
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Produits Ć effet de levier prĆ©sentant un risque de perte en capital en cours de vie et Ć lāĆ©chĆ©ance

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Risque de perte du capital : Les produits Ć©mis par Vontobel peuvent prĆ©senter une perte en capital. La perte du capital investi peut mĆŖme ĆŖtre totale en cas dāĆ©volution particuliĆØrement dĆ©favorable du sous-jacent.
Risque de change : Les produits dont le sous-jacent cote en devise Ć©trangĆØre et sāils ne sont pas couverts contre le risque de change (quanto), ils sont sensibles Ć lāĆ©volution du taux de change.
Produits à l'effet de levier : L'effet de levier démultiplie le rendement du sous-jacent. En cas d'évolution défavorable du cours du sous-jacent, les pertes seront plus que proportionnelles à celles d'un investissement direct. L'effet de levier fonctionne à la hausse comme à la baisse.
Worst of : Certains produits se réfèrent à plusieurs sous-jacents. Ainsi, le degré de dépendance de l'évolution de la valeur des sous-jacents les uns par rapport aux autres (appelé corrélation) est essentiel pour évaluer le risque qu'au moins un sous-jacent atteigne sa barrière. Les investisseurs doivent savoir qu'en présence de plusieurs sous-jacents, c'est le sous-jacent qui a le moins bien évolué pendant la durée de vie des titres (structure dite « Worst-of ») qui est déterminant pour la détermination du montant du versement. Le risque de perte du capital investi est donc nettement plus élevé avec les structures Worst-of qu'avec les titres à un seul sous-jacent.
Risque de dĆ©sactivation (Turbo) : Si le cours du sous-jacent atteint la barriĆØre dĆ©sactivante, le turbo en question sera automatiquement dĆ©sactivĆ©. Pour les Turbos Ć maturitĆ© et les Turbos infinis BEST, la perte en capital est alors totale. Pour les Turbos illimitĆ©s, le produit est dĆ©sactivĆ© et la perte en capital peut aller dāune perte partielle Ć une perte totale du capital investi. Plus la barriĆØre dĆ©sactivante/prix dāexercice est proche du cours actuel du sous-jacent, plus le prix du produit est rĆ©duit et lāeffet de levier important, et plus le risque de dĆ©sactivation est Ć©levĆ© et inversement.
Risque de rĆ©siliation du produit : lāĆ©metteur dispose dāun droit de rĆ©siliation des produits open-end. Ce droit peut ĆŖtre exercĆ© selon les conditions prĆ©vues dans le Prospectus de Base.
Risque de spread : le spread appliquĆ© au prix des produits est susceptible dāĆ©voluer au cours du temps.
Risque de liquiditĆ© : une cotation en continue des produits nāest pas garantie. Il est possible que la cotation dāun produit soit momentanĆ©ment interrompue.
Cette information n'est ni un conseil en placement ni une recommandation de placement ou de stratĆ©gie de placement, mais de la publicitĆ©. Les informations complĆØtes sur les instruments financiers, y compris les risques, sont dĆ©crites dans le prospectus de base respectif, ainsi que tout supplĆ©ment Ć©ventuel, et dans les Conditions DĆ©finitives respectives. Le prospectus de base et les Conditions DĆ©finitives respectifs constituent les seuls documents de vente contraignants pour les instruments financiers. Il est recommandĆ© aux investisseurs potentiels de lire ces documents avant de prendre toute dĆ©cision d'investissement afin de bien comprendre les risques et les avantages potentiels de la dĆ©cision d'investir dans les instruments financiers. Les investisseurs peuvent tĆ©lĆ©charger ces documents et le document d'information clĆ© sur le site Internet de l'Ć©metteur, Vontobel Financial Products GmbH, Bockenheimer Landstrasse 24, 60323 Frankfurt am Main, Allemagne, sur prospectus.vontobel.com. En outre, le prospectus de base, tout supplĆ©ment au prospectus de base et les Conditions DĆ©finitives sont disponibles gratuitement auprĆØs de l'Ć©metteur. Lāapprobation du prospectus ne doit pas ĆŖtre considĆ©rĆ©e comme un avis favorable sur les valeurs mobiliĆØres. Vous ĆŖtes sur le point d'acheter des instruments financiers qui ne sont pas faciles et qui peuvent ĆŖtre difficiles Ć comprendre. Ces informations contiennent une indication Ć des performances passĆ©es. Le rendement passĆ© n'est pas un indicateur fiable des rĆ©sultats futurs.
Document communiquĆ© Ć lāAMF conformĆ©ment Ć lāarticle 212-28 de son RĆØglement GĆ©nĆ©ral.